Le portrait et la représentation humaine
dans la photographie
L'être et le paraître
Portrait ou photographie d'identité et place de l'imaginaire
Évocation, suggestion ou identification.
Finalité d'un portrait et ce qu'il raconte.
En travaux
Identification ou suggestion |
Cela s'applique également à toute création d'images et représentation que ce soit peinture, dessin, cinéma ou photographie. Que ce soit des images pour la mode ou la publicité, des natures mortes ou des paysages, le problème se pose de la même manière : les deux cohabitent et nous devons trouver l'harmonie en fonction de ce que nous voulons communiquer.
|
||
Quel sera son
|
Imprimé, projeté ou en tirage photographique en noir et blanc ou en couleur, un magazine , un livre, une campagne électorale, la petite amie, la maman ou le papa, pour trouver un travail, pour devenir mannequin ou simplement pour le plaisir de se faire photographier et d'avoir le souvenir d'un moment ou d'une époque ? Est ce une demande du photographe désirant photographier une personne pour une raison ou une autre, simplement pour le plaisir ou pour la comprendre avec également la possibilité d'utiliser cette image ? Notre écriture ne sera pas la même suivant sa destination, son format, le texte d'accompagnement et son signifiant. Nous allons être guidés par la finalité du portrait que l'on désire ou que le modèle. L'idéal serait la communion de ces deux désirs comme dans une relation amoureuse. Le désir de l'un entraînant le désir de l'autre. Pour ma part je préfère travailler en studio qu'en extérieur car la relation à l'autre est beaucoup plus intime. La personne ne peut plus se rattacher à un décor. Elle est obligée de se livrer à l'objectif qui lui fait face sans possibilité de fuite. Je préfère alors le regard dans l'appareil qui accentue la présence et la communication |
||
Le photographiant
|
Mon rôle de photographe serait alors d'aider le modèle (que l'on pourrait appeler le photographiant allusion à Lacan qui sur un plan analytique a modifié le terme de l'analysé par l'analysant.) à s'exprimer, à lâcher prise ou à se découvrir sans négliger la finalité de l'image et de comprendre la personne et sa relation avec son corps et l'idée qu'elle se fait d'elle même. Il me semble important de parler avant de commencer les prises de vues et de tout faire pour mettre en confiance le sujet et profiter pour observer son visage et ses attitudes.. Son attitude sera différente suivant l'idée qu'elle a sur la photographie en général ou sur le photographe en particulier et également l'importance de l'utilisation de son image dans la prise de vue qui suivra. La disponibilité risque d'être meilleur pour la couverture de Paris-Match que pour une photo souvenir. Cependant dans le cas ou la personne confondrait photographie d'identité et portrait il faudra accepter notre échec. Je crois qu'il faut parler des vêtements également du maquillage éventuel et ne pas imposer d'horaire mais essayer de savoir à quel moment la personne a photographier sera véritablement disponible. Dans certains cas de personnes très occupées ce sera l'attaché de presse qui nous aidera à mettre au point la prise de vue.
Georgio Morandi |
||
Comprendre la personne |
Voir ce qui nous touche en elle, comment elle s'assied, ses gestes, sa morphologie et les tensions chroniques musculaires Les visages sont souvent dissymétriques et lecorps a tendance à se tourner naturellement dans un sens ou dans un autre. Nous avons aussi des imperfections sur le visage qu'il faut observer pour les réduire ou les mettre en valeur. ainsi que. C'est au niveau de la bouche qu¹il y a le plus de problèmes, en particulier si les personnes ont une mauvaise dentition, elles vont essayer de la cacher. Percevoir chaque problème et s'en arranger. Le niveau des épaules. La peur se place souvent à ce niveau, on se protège. La cambrure entraîne des positions catastrophiques chez les filles : les fesses en arrière, la poitrine en avant, le ventre rentré. On peut également voir les déformations dues à la danse classique. Observer également si elle supporte les lumières fortes afin d¹éviter de l'éblouir au moment de la prise de vue. Philippe Gaulier
|
||
Tout est signe |
Je conseille d'éviter les vêtements très clairs qui attirent l'oeil au détriment du visage. Il est possible de suggérer à la peJrsonne les vêtements qu'elle va porter ou de les faire venir avec leur garde-robes. Le choix du vêtement n'est pas neutre et fait partie du signifiant de l'image. (Les P.D.G et les présidents de République le savent bien.) Le décor a également une signification et va souligner le jeu de la personne qui pose ou le rôle qu'elle veut jouer. Le drapeau français à l'arrière n'a pas le même sens que le Casino de Monte-Carlo ou la plage de sable fin.
Roland Dumas
|
||
L'accessoire
Les appareils |
L'accessoire comme le vêtement peut aider à donner une contenance au modèle.
Les appareils grand format font prendre conscience de l'évènement photographique et oblige le corps à s'installer dans une position décontractée pour affronter la lenteur des réglages et de la mise au point.
Henri Tellier |
||
Un portrait commence par les pieds |
C'est d'assise qu'il s'agit, le portrait debout étant un des plus difficiles. Il faut sentir qu'un portrait, c'est d'abord ce contact avec le sol comme peut l'avoir un boxeur face à son adversaire. Si le modèle s'assied il devra habiter son siège. Pour trouver la meilleure position, éviter les chaises et les fauteuils qui font que la personne s'installe en arrière et s'appuie sur le dossier et risque de bloquer son mouvement. Le tabouret, avec possibilité de le monter ou le descendre est idéal. Vous pouvez placer une table devant le modèle pour qu'il puisse reposer éventuellement les bras. La table est importante : en studio j'utilise une table légère que la personne pourra placer en fonction de son anatomie et elle se sentira protégée de l'appareil photo en même temps que la table lui servira d'appui pour les bras, sans pour cela lui faire remonter les épaules. Observez le langage du corps, voir comment se comporte la colonne vertébrale et si elle ne se cambre pas en gonflant la poitrine ce qui a tendance à donner un double menton. Il est important également de vérifier la respiration. L'expiration souligne notre intériorité et l'inspiration notre paraître. Laurent Terzieff
|
||
Expression
|
Après la position du corps, la suggestion. C'est là où le portraitiste doit être un metteur en scène, rentrer dans le personnage que la personne photographiée va incarner. Nous choisirons alors d'accompagner le photographiant comme on accompagnerait un comédien dans une mise en scène mais dont il serait auteur et interprète. Il faudrait pour cela avoir auparavant parlé du scénario avec notre modèle ou avec notre client. La finalité de l'image va nous guider pour m'aider à emmener l'acteur dans son voyage qui peut aller d'une simplicité intérieure au mauvais jeu grandiloquent de certaines pièces de la Comédie française. N'oublions pas que plus nous nous rapprochons du modèle plus nous entrons dans un certain intimiste et ce qui à la limite est possible dans le jeu d'un comédien du théâtre antique devient ridicule dans un gros plan. Ce qui nous touche le plus dans un portrait serait justement cette relation authentique favorisée par la proximité du visage. Notre comédien va essayer alors d'habiter son personnage et le communiquer à l'appareil photo. Nous sommes présent pour l'aider dans son récit qui devrait être silencieux afin d¹éviter de prendre la bouche en mouvement. Il faut peut être parler beaucoup afin que le modèle se taise. Son corps devrait rester en un imperceptible mouvement pendant la prise de vues afin qu'il ne se fige pas. |
||
Expression du corps |
Il semblerait que très peu de photographes se soient intéressés à l'expression corporelle . J'ai vu beaucoup de travaux sur la danse classique ou contemporaine mais trés peu sur la recherche de l'expression du corps en dehors d'une chorégraphie et d'une esthétique conventionelle que ce soit chez l'homme ou chez la femme. Le portrait semble toujours correspondre à un point de départ de visage alors que la rencontre entre l'appareil photo et le modèle peut se faire par n'importe quelle partie du corps. L'expression corporelle ne nie pas l'expression du visage. Nous pouvons parler de chorégraphie, présente chez chacun de nous (à ne pas confondre avec la chorégraphie de ballet) dans la mesure ou cette chorégraphie vient de l'intérieur de nous même et n'est pas dictée par l'image que l'on voudrait donner. De même que le visage sans maquillage permet de se retrouver plus authentique face à l'appareil la recherche de l'expression corporelle peut être plus aisée à partir du nu car le vêtement risque de pousser à entrer dans un rôle. A travers cette expérience il est intéressant de voir pour le modèle quelle partie du corps a envie de s'adresser à l'appareil, de sentir si le corps s'ouvre ou se replie, quelle partie a envie de se montrer dans la mesure également ou le modèle n'est plus dans le paraitre mais dans l'être, dans la mesure ou il s'est permis de lacher prise et d'abandonner ses pensées et l'idée qu'il veut donner de lui. Avant tout qu'il ne se sente pas jugé. Que le photographe soit prêt a accueillir ce qui s'exprime. Il faut dans ce genre de prises de vues que le photographe soit complètement disponible pour recevoir ce que l'autre communique à l'appareil photo sans chercher à savoir ce que cet appareil représente symboliquement. Ce peut être un miroir, un parent, un paysage, le photographe, que sais je ? Se permettre de se montrer, de bouger, de s'exhiber nu sans être jugé aide à accepter son corps et ce que les magazines appelle des défauts. Si le modèle s'autorise à s'abandonner il peut entrer dans un état émotionnel que l'on doit accueillr avec beaucoup de respect, mais avant les prises de vues il faut qu'il sache que les images peuvent être montrées qu'avec son autorisation et qu'elles sont confidentielles tant qu'il n'a pas donné son accord. |
||
Emotion |
On entend souvent "il faut qu'il se passe quelque chose" ou bien "il ne se passe rien" et je crois que nous faisons référence à l'émotion , à une vibration.L'enfant n'a pas encore appris à rentrer dans le jeu de la convention et du parisianisme, de ce qu'il se fait et de ce qu'il ne se fait pas. Il ne recherche pas à étre à la mode et chez lui le geste tombe juste. Il n'est pas dans le regard de l'autre. Il ne peut en tout cas y avoir d'émotion dans une image sans émotion à la prise de vue ou alors nous entrons dans l'esthétisme. Le photographe étant récepteur et intermédiaire entre le sujet et le consommateur d'images il se doit de respecter ce qui se dégage d'un sujet mais il peut aussi le provoquer afin que l'émotion puisse naitre. Est ce que l'on ne peut pas parler de vibration dans une oeuvre plutot que d'émotion |
||
La lumière |
Souvent il y a confusion entre quantité et qualité de lumière. Je ne vais pas entrer dans les détails des différentes sources de lumière de la bougie au soleil en passant par toutes les formes naturelles ou artificielles : l'arc du début du cinéma, le tungstène, le flash , l'halogène, le H.M.I. sans oublier la fenêtre du salon ou de la chambre à coucher. L'essentiel se trouve dans la rencontre entre la lumière et le point qui nous touche dans l'être que nous photographions. La largeur de la source lumineuse n'est pas toujours prise ne considération. Plus la source sera ponctuelle plus le contraste sera important et le moindre mouvement du sujet entraînera des ombres incontrôlable sans parler du renforcement des rides et des imperfections de la peau. Cette ombre qui laisse une place importante à notre imaginaire n'est apparue dans la peinture que tardivement et il semblerait que Rembrandt soit un des premiers à faire jouer autant la direction de la lumière en correspondance avec l'expression de son modèle tout en donnant un contraste à ses images. L'ombre et la lumière symbolisent aussi le féminin et le masculin, le yin et le yang, l'animus et l'anima, le conscient et l'inconscient. En studio, j'essaie d¹imiter la lumière naturelle de fenêtre inspirée par celle de Rembrandt ou de Vermeer, un peu moins contrastée, mais qui va permettre de bouger. Plus la lumière sera douce, plus le mouvement sera possible sans abîmer le visage. Je pense que le modèle doit prendre conscience de la direction de la lumière afin de la recevoir et de la renvoyer vers l'objectif. Je préfère ne travailler qu'avec une seule source d'éclairage, comme celle d'une fenêtre. J'évite souvent pour le visage les lumières du dessus qui ont tendance à masquer les yeux et souligner le nez et celles du dessous qui donnent au visage un aspect diabolique. J'utilise souvent le flash dans une grande boîte à lumière sur le coté à la gauche ou à la droite du modèle, avec un angle moyen respectant sa physiologie en compensant plus ou moins avec un réflecteur de l'autre coté. Serge Gainsbourg |
||
Noir et blanc ou couleurs | Le noir et blanc va nous permettre
d'éviter de nous donner des informations sur la qualité et les différences
de coloration de la peau et laisser plus de place à l'imaginaire. Il semble
évident que les papiers couleurs n'ont aucune matière et l'on peut les
comparer avec les papiers RC noir et blanc qui ont failli éliminer les
papiers barytés. La qualité de ces derniers, avec la réduction de l'argent
dans leur composition, a déjà diminué considérablement. Pour ma part il
me semble que la couleur nous donne beaucoup trop de détails sur
un visage, ses rougeurs et des boutons éventuels, ce qui ne me
semble pas l'essentiel d'un portrait.
À part le cas des enfants, le maquillage est indispensable alors qu¹en noir et blanc il me semble superflu . Il est bon cependant d¹avoir avec soi une poudre compacte afin d'éviter les brillances du visage et celles du nez qui sont les plus fréquentes. Le noir et blanc apporte également la nostalgie des photos anciennes et du procédé argentique.
Jeanne Moreau |
||
Le cadrage | Est ce une photo en pied,un plan américain, un gros plan. La personne est elle plus expressive par son corps ou par son visage ou simplement par ses mains ? Nous avons tendance à penser que le portrait consiste à ne photographier que le visage. Beaucoup de femmes enceintes désirent avoir un souvenir de leur grossesse et ce n'est pas sur que leur centre d'intéret soit placé sur le visage. De plus pendant cette période la nudité ne correspond pas à la sexualité et la pudeur est moins forte. | ||
Les fonds |
Je n'adore pas les toiles peintes qui prennent un peu trop d'importance et les fonds papiers ne me passionnent pas car ils sont un peu trop unis, mais on peut les salir légèrement avec un chiffon et des pigments colorés. En moyenne j'ai tendance à préférer les fonds foncés qui mettent l'accent sur le visage et je n'utilise que très rarement le noir à l'exception des modèles d'origine africaine et afin de pouvoir surexposer à la prise de vue.
Marie |
||
Le fond blanc |
Je fais une exception quand je photographie sur fond blanc ou je place un générateur de chaque coté avec une légère surexposition d'environ 1/2 diaph.par rapport au modèle que j'éclaire de la même manière à moins que ce soit pour une photo de beauté ou de mode classique ou j'utiliserais alors une lumière de face la plus large et diffuse possible pour réduire le contraste. La bouche et les yeux seront maquillés un peu plus foncés afin de pouvoir surexposer pour réduire les imperfections du visage. On obtient alors une image dans le style des vitrines des salons de coiffure Caroll |
||
En
|
On peut distinguer le plein air et l'intérieur
La lumière directe de face ou de côté qui nécessite en cas de soleil l'utilisation d¹un écran en voile plus ou moins épais pour éviter l'accentuation des rides et la fermeture des yeux. Cela a l'avantage de surexposer légèrement le fond mais l'inconvénient de devoir placer cet écran sur un pied ou le faire porter par un assistant . En cas de vent, cela peut être joyeux. L'ombre d'une maison ou d'un arbre pose le problème de la surexposition du fond surtout en cas de soleil et également celle de la température de couleurs avec un ciel bleu quand on travaille en diapositive. Le contre-jour demande aussi un écran mais pour renvoyer la lumière sur le ou les visages. Les écrans ronds sont pratiques mais posent le même problème que les translucides. * La lumière d'appartement rarement facile à utiliser. La lumière ambiante est souvent un peu faible et les plafonds ou les murs risquent de renvoyer des couleurs parasitaires qui ne posent pas de problèmes en noir et blanc mais risquent de donner des dominantes fâcheuses en couleurs. Le 24x36 devient obligatoire. La lumière de la fenêtre peut-être la solution avec un réflecteur pour déboucher les ombres et une consultation de la météo pour notre temps de pose. Il est quand même prudent de faire un repérage des lieux avant les prises de vues et de décider en fonction du décor, du compteur électrique et des honoraires d'apporter du matériel d'éclairage flash ou tungstène. J'essaie de faire en sorte que le décor ne prenne pas d¹importance et que le visage soit le centre d'intérêt, l'environnement étant un cadre et un accompagnement suggéré ou appuyé et qui comme on l'a dit plus haut a un sens . Du dessus
César
De coté Michel Haas
En contre jour Marie Christine Barrault
En silhoutte
Pierre Courtin
De face Olga Carlatos
Une autre solution serait d'oublier la technique, de respecter à peu près le temps de pose et d'attendre le résultat en priant le Seigneur et en ayant persuadé le client que l'on est un artiste et qu' un portrait " net " est complètement démodé. Le fin du fin étant le portrait de dos, flou et sans visage. |
||
Sur un
|
Le perfectionnement du matériel de prises de vues, l'évolution des techniques photographiques et en particulier les objectifs et la sensibilité des émulsions donne au photographe une palette très importante d'écritures différentes que ce soit en noir et blanc ou en couleurs et ont permis de nouveaux styles (sans parler de la photo numérique) . Pour ma part j'aime utiliser le moyen ou le grand format sur un pied de préférence afin de regarder qui fait prendre conscience de l'importance du moment et le comportement sera différent devant un 24x36 ou devant une chambre grand format ou l'on retrouve le charme des poses longues du début de la photographie ou le corps devait rester immobile et décontracté pendant de longues minutes. Il est plus facile d'utiliser des objectifs de longue focale qui ne déforment pas mais les courtes focales peuvent permettre de mettre en valeur ou d'accentuer le haut ou le bas du visage ou une partie du corps par contre une mauvaise déformation peut s'avérer catastrophique. Le photographe est plus éloigné du modèle avec une longue focale ce qui donne une autre relation avec lui. Je préfère les formats 6x6 ou 6x7 qui ne font pas de cadeaux, mais en mode le 24x36 reste souvent indispensable pour les images en mouvement. A cause de sa puissance et de la rapidité de l'éclair le flash électronique est plus facile à utiliser que la lumière du jour . |
||
Le flou | Le flou permet de faire fonctionner
notre imaginaire et a pratiquement toujours été utilisé dans le portrait
photographique à différents degrés et en utilisant diverses techniques
: Les objectifs classiques que l'on adoucie ou que l'on rend flou avec
voile, bas de soie, vaseline, buée, filtres spéciaux. Les objectifs à
portrait calculés pour le flou : Dalmeyer, Hermagis, Rodenstock.Le grain
avec l'utilisation de pellicules rapides et de développements poussé.
La mise au point décalée, l'utilisation d'appareils bon marché style jetables
munis de lentilles simples en plastique.
Actuellement le fin du fin semble l'utilisation de ces derniers avec agitation au moment de la prise de vues, tirages encadrés soigneusement, signature discrète mais accompagnée d'un titre sans oublier de mentionner l'heure, la date, le lieu de prises de vue et de numéroter les tirages. |
||
Picturalisme et
|
Pratiquement la représentation humaine a toujours été commerciale dans la peinture que ce soit à la gloire de l'église, des dieux, des rois ou des dictateurs. Nous avons eu aussi droit aux thèmes mythologiques imposés par l'académie des Beaux Arts. Les peintres de temps en temps s'arrangeaient pour s¹exprimer à travers les travaux de commande mais l'oeuvre un peu plus libre n'est apparue qu¹à la fin du 19 ème. avec le paysage et le nu. La bourgeoisie et les industries sont devenus des clients et les galeries servent toujours d'intermédiaires et de direction artistique (avec la complicité des médias), ce qui est plutôt inquiétant. Les photographes professionnels qui ont remplacé les peintres sont utilisés maintenant à la gloire de la mode, des hommes politiques et des poudres à laver mais gardent souvent un complexe par rapport aux peintres soi-disant libres en cherchant à suivre une direction picturale avec l'appareil photo. Il est certain que le marché plasticien semble plus intéressant sur un plan économique. Certains peintres pourtant utilisent la photographie (souvent quand ils ne savent pas dessiner ) et des photographes pastichent la peinture à la mode en utilisant les techniques correspondantes. Le portrait sur toile semble prouver également que l'on cherche encore à imiter la peinture au lieu d¹utiliser la photographie dans ses qualités propres. La peinture reste la référence artistique et pourtant il n' y a pas de honte à être photographe. |
||
Le groupe |
Fondation Leitz |
||
L'enfant |
L'enfant ne masque rien. Il se peut qu'il devienne un petit singe grâce à l¹influence des parents mais dans le cas ou il ne serait pas trop bien dressé il y a une transparence dans ses actes et ses expressions et une justesse qui nous touche et qui nous émeut. Quelle difficulté de photographier un enfant en studio quand les parents l'on prévenu que cela ne faisait pas mal et qu'il fallait sourire devant l'appareil. Ils détruisent à l'avance toute la spontanéité de l'enfant et désirent peut être montrer à l'entourage à quel point leur enfant répond aux normes (aussi bien dans le vêtement que dans l'expression). Le photographe professionnel doit avoir beaucoup de talent pour arriver à réaliser un chef d¹oeuvre dans ces conditions et très souvent nous n'échapperon s pas à l¹image figée et conventionnelle. Il y a pourtant dans l¹enfant une liberté dont il faudrait profiter et qu'il va perdre en devenant adulte. Par contre il est intéressant de constater que dans les images de " première communion " nous retrouvons les expressions spirituelles de la peinture religieuse, ce que l¹on ne trouve pas dans le portrait photographique d'adulte mais malheureusement les religieux n'osent peut être plus prendre ces poses pour se faire photographier, ce qui est peut être dommage. ![]() |
||
Le portrait nu |
C'est une manière de s'accepter et d'accepter son corps.
Ambrosine |
||
Le couple |
Isabemme et Béatrice |
||
La retouche numérique et les nouvelles techniques |
La photographie au début du siècle nous avait enseigné l'attente du résultat. Avec l'image numérique à la prise de vue nous allons avoir comme avec le Polaroïd un résultat immédiat mais également la possibilité pour un photographe professionnel de choisir immédiatement l'image avec son client mais en plus d'agir avec la retouche devant lui et de supprimer immédiatement certains boutons et certaines rides. La question à se poser et de savoir jusqu¹ou cette retouche risque de se poursuivre et si l'on ne va pas retrouver des images aussi lisses que celles du défunt Président Mao. Le désir d'idéaliser l'être humain et de se montrer autre se retrouve dans la retouche comme dans la chirurgie esthétique. Il semble cependant que la médecine présente plus d'inconvénients que la photographie, même si elle ne peut être remboursée par la Sécurité Sociale. Les magazines de mode aident les femmes à se détester car elles se comparent et veulent ressembler ou s¹identifier aux mannequins qui souvent sont très jeunes, maquillées et modifiées à la prise de vues et à l'impression. En publicité la photographie de beauté ne fonctionne qu'avec retouche. Différentes étapes : retouche du positif, retouche du négatif, l'objectif flou, le dye transfert, la surexposition et maintenant l'ordinateur. Le portraitiste a d¹ailleurs pratiquement toujours cherché des formules pour modifier la réalité physique de son aimable clientèle ce qui n¹est pas toujours aisé quand on compare ses moyens avec ceux de l'édition et de la publicité. Le danger du numérique fait apparaître le risque d'un renouveau de la retouche pour s'éloigner du réel sans en avoir l'air. Que ce soit pour amplifier l'esthétique, la jeunesse ou le drame et confondre le réel et l'imaginaire en voulant s¹identifier aux couvertures des magazines de mode ou à Michaël Jackson. Nous entrons dans la technique de l'ordinateur et de Photoshop pour une retouche très facile mais qui risque de donner des masques sans vie et sans âme. L'image redevient dessin. Un renouveau de la photo Harcourt. Nous retrouvons le problème du lifting aux USA . Enlever des rides dans le portrait et la photo de beauté et même ajouter le sang dans les photos catastrophes. Pour les photographes portraitistes de studio, avec la prise de vues numérique, immédiatement, on pourra visualiser la série d'images sur ordinateur. Le modèle pourra rester là et faire son choix sur l'écran et dire " oh, là, j'ai des poches sous les yeux ". Ce n'est rien, je vous enlève ça d'un coup de tampon. C'est la retouche sur le vif. On enlèvera ainsi toutes les rides jusqu'à ce que le visage ressemble à un oeuf. A ce moment-là on entendra " oh, mais ce n'est plus moi ! ". Et on revient à la première version en essayant de trouver un juste milieu. Chacun a droit à son image. On ne peut rien contre cette évolution. Isabelle |
||
Autoportrait. |
Toute oeuvre créative est plus ou moins un autoportrait. Sur un plan pratique ce serait sans doute l'expérience primordiale pour un photographe se destinant au portrait. Essayer de comprendre ce qu'il a envie d'exprimer, le personnage séduisant qu'il cherche à composer devant l'appareil ou au contraire sa représentation authentique. Sentir également son corps, son assise, la direction de la lumière et la relation qu'il peut avoir avec l'objectif photographique. Il semblerait que cela pourrait donner envie de comparer son regard au regard de l'autre et de comparer l'image que nous cherchons à donner de nous même à celle qu'un portraitiste chercherait à nous donner. |
||
Conclusion |
Je ne saurai faire le portrait d'une personne qu'après l'avoir photographiée et je pense qu'on ne peut faire une image intéressante qu'en ayant de la tendresse et du respect tout en étant disponible à accueillir ce que la personne nous apporte et en se plaçant comme récepteur d'une émotion ou d'une vibration qui vient vers nous entraînant le déclenchement de l'obturateur.
|
||