Dans le globe terraqué de la peinture, l'aquarelle
est l'humide, le pastel la terre. Dans la plume - la lie du bleu du ciel, dans la fleur
- les ocres, les souffres, Ces pastels sont de grands ciels qui se lisent dans la
main. Comme la nuit, les noirs ne sont pas faits de noir. La lumière infléchit, prononce, articule,
révèle, note, éteint, consume, On voit parfois la nuit tomber sur un tableau et les blancs devenir les dernières braises, les derniers jours, le tableau couvant un feu qu'il réserve jusqu'au lever, où l'ourlet de lumière - mesure du débordement - donne le plein jusqu'à verser entièrement le jour aux noirs, aux rouges, aux bleus ... Ces tableaux ne cessent d'inspirer au lieu d'expirer
et celui qui les regarde en garde Anne de Staël |
|